interrupteurs et prises: le diable est dans les détails

🎧 Chaque mois, je partage ici une pépite audio qui m’a marquée. Un épisode de podcast à (re)découvrir, accompagné de mes notes synthétiques pour en garder l’essentiel et peut-être vous donner envie d’écouter à votre tour.


🎧 Podcast Le Chantier, animé par Hortense Leluc – Épisode avec Valentine Simon, directrice de l’Heure Industrielle

Fondée il y a deux générations, L’Heure Industrielle est une entreprise familiale qui s’est spécialisée dans le matériel électrique décoratif : interrupteurs, prises, plaques, sonnettes… Des objets souvent considérés comme purement fonctionnels, mais qui, selon sa directrice, Valentine Simon, sont en réalité des détails structurants dans la lecture d’un lieu.

À hauteur des yeux et manipulés des dizaines de fois par jour, les interrupteurs sont rarement changés lors d’un déménagement. Comme les poignées de portes ou les plinthes, ils trahissent immédiatement le niveau de soin ou de qualité d’une rénovation.


Les conseils d’une pro pour penser le plan électrique

Dans l’entrée

Installer un interrupteur général permet d’éteindre l’ensemble de la maison en partant et de tout rallumer d’un geste au retour. Un détail simple, qui change la routine quotidienne et évite les allers-retours à l’étage pour vérifier que tout est bien éteint.

Dans le salon

Une bonne base consiste à prévoir des prises dans chaque coin, afin d’éviter l’accumulation de rallonges disgracieuses.
Dans les grands volumes, la fondatrice recommande les doubles prises combinées : l’une reste en alimentation directe (pour un aspirateur, un chargeur), l’autre est commandée par un interrupteur, idéale pour une lampe d’ambiance. Une astuce mnémotechnique : la prise directe à droite (D comme droite), l’indirecte à gauche.

Un variateur est également conseillé pour moduler l’ambiance au fil de la journée — tamiser la lumière à la fin d’un dîner et laisser la place aux bougies, par exemple. Enfin, un double point d’allumage de part et d’autre de la pièce évite les traversées dans le noir.

Si le salon intègre un coin bureau, il est important d’y prévoir suffisamment de prises : téléphone, ordinateur, imprimante, sans oublier une prise commandée pour une lampe de travail. Et si une table est au centre de la pièce, une prise encastrée dans le sol peut être envisagée.

Dans la cuisine

Plutôt que de concentrer toutes les prises dans un bloc de 4, elle recommande de les répartir par paires le long de la crédence, en les positionnant là où les usages le nécessitent. Les prises sur l’îlot sont également à prévoir, soit sur le plan, soit en latéral.

Et si l’on accorde du soin au choix de la crédence, mieux vaut éviter une prise plastique basique : ici, l’esthétique a toute sa place, même dans le détail.

Dans l’arrière-cuisine ou la buanderie

Le conseil est simple : penser à adapter le nombre de prises au matériel prévu, notamment pour permettre des usages comme le repassage sur planche à hauteur. C’est une pièce technique, mais qui mérite d’être pensée avec justesse.

Dans les chambres

Les variateurs y sont très utiles, notamment pour gérer la lumière en cas de réveils nocturnes. Il faut pouvoir allumer à l’entrée et éteindre à la tête de lit, ou inversement. Des liseuses intégrées sur plaque existent désormais, orientables et discrètes, permettant d’unifier interrupteur et éclairage en une seule installation élégante.

On peut aussi prévoir que les lampes de chevet soient commandées directement par un interrupteur à l’entrée de la pièce, à l’image de ce qui se fait dans l’hôtellerie.

Dans la salle de bain

Une prise de chaque côté du meuble vasque s’avère souvent insuffisante pour les usages actuels (brosse à dents, sèche-cheveux, rasoir électrique…). Elle recommande plutôt deux prises de chaque côté, à condition de respecter la distance de sécurité de 60 cm vis-à-vis des points d’eau. À défaut, on opte pour une prise à clapet.

Autre astuce : brancher la VMC sur l’éclairage de la douche permet d’éviter qu’elle tourne en continu, créant un bruit de fond désagréable.

Dans les WC

L’interrupteur devrait toujours se situer à l’intérieur pour éviter que des invités malicieux ne l’éteignent de l’extérieur. Et si un WC japonais est prévu, il faut bien sûr anticiper la prise d’alimentation.

Dans les couloirs et paliers

Elle conseille l’installation d’un chemin lumineux discret : des faisceaux intégrés dans les plinthes suffisent à se déplacer la nuit sans allumer une lumière principale, ni déranger les autres occupants.

Pour l’extérieur

Un interrupteur avec témoin lumineux est idéal pour vérifier d’un coup d’œil si l’éclairage de terrasse est resté allumé.


Les bonnes pratiques côté pose et entretien

Aujourd’hui, la majorité des électriciens savent poser des modèles décoratifs. Il faut simplement leur fournir les boîtiers adaptés et les informer du matériau de la plaque : s’il s’agit de métal, une mise à la terre sera nécessaire via le fil jaune et vert.

Deux approches sont possibles : soit on choisit des plaques très discrètes, qui se fondent dans le décor, soit on les assume comme des objets précieux, coordonnés aux poignées, luminaires ou robinetteries.

Lorsque les murs ne permettent pas d’encastrer, il est possible de faire courir l’électricité en apparent, grâce à des modèles soignés comme ceux de Fontini, pensés pour la pose en saillie.

Enfin, quelques règles essentielles :

  • Attendre que les enduits soient parfaitement secs et réguliers avant la pose.

  • Visser les plaques à la main, surtout pour les matériaux sensibles comme la porcelaine ou le laiton, pour éviter toute casse ou rayure.

  • Toujours utiliser un niveau à bulle, même pour quelques millimètres.

  • Pour le nettoyage, éviter absolument les produits corrosifs : un simple chiffon humide suffit. Les rubans adhésifs trop puissants (souvent utilisés par les peintres) peuvent également abîmer les finitions ou faire sauter le vernis.

🎧 Retrouvez l’intégralité de cet épisode de podcast sur Le Chantier Podcast


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